MORTS DE MIGRANTS AUX FRONTIERES EUROPEENNES : « L’accord Espagne-Maroc sur l’immigration tue »

Selon l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc), les prémisses du drame du vendredi 24 juin 2022 ont été annoncées depuis plusieurs semaines. Elle exige la fin des politiques criminelles financées par l’Union européenne et ses nombreux complices, les Etats, certaines organisations internationales et plusieurs organisations de la société civile.

Dans un communiqué publié le 26 juin 2022, l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc), membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM), la Plateforme des associations et Communautés subsahariennes au Maroc, l’association d’aide aux migrants en situation de vulnérabilité- Maroc (AMSV) estiment que la vingtaine de morts à la frontière maroco-espagnole, est tout simplement honteux pour le Maroc et l’Espagne.

Pour l’ATTAC-Maroc, l’acte criminel perpétré est le « symbole des politiques européennes d’externalisation des frontières de l’Union européenne (UE), avec la complicité d’un pays du Sud, le Maroc ». Pour l’association, la mort des jeunes africains sur les frontières de la « forteresse européenne » alerte sur la nature mortifère de la coopération sécuritaire en matière d’immigration entre le Maroc et l’Espagne.

L’ATTAC écrit que les prémisses du drame du vendredi 24 juin ont été annoncées depuis plusieurs semaines. « Les campagnes d’arrestations, de ratissages des campements, de déplacements forcés visant les personnes en migration à Nador et sa région étaient annonciatrices de ce drame écrit d’avance », déplore-t-elle.

« Depuis plus d’un an et demi, les personnes en migration à Nador sont privées d’accès aux médicaments, aux soins, voient leurs campements brûlés et leurs biens spoliés, leurs maigres denrées alimentaires détruites et même le peu d’eau potable qui est à leur disposition dans les campements, leur est confisquée », ajoute l’ATTAC.

Ces expéditions punitives, poursuit le communiqué « ont abouti à une spirale de violences des deux côtés. Une violence condamnable quelles que soient ses origines, mais tout en rappelant la violence systémique que subissent les migrants à Nador depuis des années de la part des forces de l’ordre, espagnoles comme marocaines. Des pratiques condamnées, à de multiples reprises, par des instances nationales, régionales et onusiennes ».

Les organisations signataires du communiqué exigent que les autorités marocaines procèdent à l’identification et à la restitution des dépouilles des victimes à leurs familles, en collaboration avec les communautés des migrants ; exigent l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu’au niveau international, pour faire toute la lumière sur ce drame humain ; exigent la fin des politiques criminelles financées par l’Union européenne et ses nombreux complices, les Etats, certaines organisations internationales et plusieurs organisations de la société civile…